Droit de la famille

Expatriation en Suisse : Droit de la famille

L’expatriation en Suisse implique une adaptation au système juridique helvétique, notamment en matière de droit de la famille. Ce domaine, régi par le Code civil suisse, encadre les relations familiales, le mariage, le divorce, la filiation et la protection de l’enfant. Pour les expatriés, comprendre ces spécificités est primordial afin de naviguer sereinement dans leur nouvelle vie en Suisse. Ce texte propose un aperçu détaillé des principales dispositions du droit de la famille suisse, mettant en lumière les aspects particuliers que les résidents étrangers doivent connaître. 

Le mariage en Suisse

Pour les expatriés, il est fondamental de comprendre les conditions et les effets juridiques du mariage en Suisse.

Les conditions pour se marier en Suisse sont les suivantes :

  • Être âgé d’au moins 18 ans
  • Être capable de discernement
  • Ne pas être déjà marié ou lié par un partenariat enregistré
  • Ne pas être parent en ligne directe, frère et sœur, ou demi-frère et demi-sœur

Pour les couples étrangers souhaitant se marier en Suisse, une procédure préparatoire est nécessaire. Elle implique la présentation de documents tels que des pièces d’identité, des certificats de naissance et, le cas échéant, des preuves de dissolution d’un précédent mariage.

Le partenariat enregistré, autrefois réservé aux couples de même sexe, n’est plus disponible pour les nouvelles unions depuis l’ouverture du mariage à tous les couples. Cependant, les partenariats enregistrés conclus avant cette date restent valables, à moins que les partenaires ne décident de convertir leur union en mariage.

Effets juridiques du mariage

Le mariage en Suisse entraîne des conséquences juridiques significatives, notamment :

  • L’obligation d’assistance mutuelle et de fidélité
  • La création d’un régime matrimonial (par défaut, la participation aux acquêts)
  • Des droits successoraux pour le conjoint survivant
  • Des implications fiscales, avec une imposition commune des époux

Pour les expatriés, il est primordial de considérer ces effets, particulièrement en ce qui concerne le régime matrimonial et les implications fiscales, qui peuvent différer de leur pays d’origine.

Le divorce et la séparation en droit suisse

Le divorce en Suisse peut être prononcé selon trois modalités principales : le divorce sur requête commune, le divorce après séparation et le divorce pour rupture du lien conjugal. Chaque procédure a ses particularités et ses conditions spécifiques.

Divorce sur requête commune

Cette procédure est la plus rapide et la moins conflictuelle. Les époux doivent s’entendre sur tous les effets du divorce, y compris la répartition des biens, la garde des enfants et les pensions alimentaires. Si un accord complet est trouvé, le divorce peut être prononcé rapidement.

Divorce après séparation

Si les époux vivent séparés depuis au moins deux ans, chacun peut demander le divorce unilatéralement. Cette période de séparation est considérée comme une preuve de l’échec durable du mariage.

Divorce pour rupture du lien conjugal

Dans les cas où la poursuite du mariage est devenue insupportable pour l’un des époux, le divorce peut être demandé sans délai de séparation. Cependant, la preuve de cette situation intolérable doit être apportée.

Pour les expatriés, il est crucial de noter que le droit suisse s’appliquera généralement à leur divorce s’ils sont domiciliés en Suisse, même s’ils se sont mariés à l’étranger. Cela peut avoir des implications significatives sur la répartition des biens et les obligations alimentaires.

Effets du divorce

Le divorce en Suisse entraîne plusieurs conséquences juridiques :

  • La dissolution du régime matrimonial
  • La détermination de la garde des enfants et du droit de visite
  • Le calcul et la fixation des pensions alimentaires pour les enfants et, éventuellement, pour l’ex-conjoint
  • Le partage de la prévoyance professionnelle (2e pilier)

Les expatriés doivent être particulièrement attentifs à ces aspects, car ils peuvent différer considérablement des dispositions de leur pays d’origine.

La filiation et l’autorité parentale

En droit suisse, la filiation est établie par la naissance pour la mère et par le mariage avec la mère, la reconnaissance ou un jugement pour le père. Pour les couples non mariés, la reconnaissance de l’enfant par le père est essentielle pour établir la filiation paternelle.

L’autorité parentale, qui englobe le droit et le devoir des parents de prendre les décisions nécessaires pour l’enfant, est généralement exercée conjointement par les deux parents, qu’ils soient mariés ou non. Cependant, dans certaines situations, l’autorité parentale peut être attribuée à un seul parent.

Reconnaissance de paternité

Pour les expatriés non mariés, la procédure de reconnaissance de paternité est particulièrement importante. Elle peut être effectuée avant ou après la naissance de l’enfant, auprès de l’office de l’état civil. Cette démarche est cruciale pour établir les droits et les obligations du père envers l’enfant.

Autorité parentale conjointe

Depuis 2014, l’autorité parentale conjointe est la règle en Suisse, même pour les parents non mariés. Cela signifie que les deux parents ont les mêmes droits et devoirs envers leurs enfants, indépendamment de leur statut matrimonial. Pour les parents non mariés, une déclaration commune est nécessaire pour établir l’autorité parentale conjointe.

Les expatriés doivent être conscients que ces dispositions peuvent différer de celles de leur pays d’origine et qu’elles ont des implications significatives sur leurs droits et responsabilités parentales en Suisse.

L’adoption et la procréation médicalement assistée

L’adoption en Suisse est ouverte aux couples mariés et aux personnes seules, sous certaines conditions. Pour les couples, il faut être marié depuis au moins trois ans ou être âgé d’au moins 28 ans. Pour les personnes seules, l’âge minimum est de 28 ans.

Le processus d’adoption en Suisse est rigoureux et comprend plusieurs étapes :

  • Une évaluation de l’aptitude à adopter
  • Une période de placement de l’enfant dans la famille
  • Une procédure judiciaire pour finaliser l’adoption

Pour les expatriés, il est primordial de noter que l’adoption internationale est soumise à des règles spécifiques, notamment la Convention de La Haye sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale.

Procréation médicalement assistée

La Suisse autorise la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples hétérosexuels mariés ou vivant en concubinage stable. Depuis 2022, l’accès à la PMA a été étendu aux couples de femmes mariées.

Les principales techniques autorisées sont :

  • L’insémination artificielle
  • La fécondation in vitro (FIV)
  • Le diagnostic préimplantatoire (sous certaines conditions)

Il est interdit en Suisse de recourir à un don d’ovules ou à une mère porteuse. Ces restrictions peuvent être un point crucial à considérer pour les expatriés habitués à des législations plus permissives dans leur pays d’origine.

Protection de l’enfant et droit international privé

La protection de l’enfant est une priorité en droit suisse. Elle comprend diverses mesures visant à assurer le bien-être et le développement harmonieux de l’enfant. En cas de mise en danger du bien-être de l’enfant, les autorités de protection de l’enfant peuvent intervenir et prendre des mesures allant du simple conseil aux parents jusqu’au retrait de l’autorité parentale dans les cas les plus graves.

Pour les familles expatriées, il est fondamental de comprendre que ces mesures s’appliquent à tous les enfants résidant en Suisse, quelle que soit leur nationalité.

Droit international privé et familles expatriées

Le droit international privé suisse joue un rôle crucial pour les familles expatriées. Il détermine quel droit s’applique dans les situations familiales impliquant un élément d’extranéité. Les principes généraux sont les suivants :

  • Pour le mariage et le divorce, le droit suisse s’applique généralement si les époux sont domiciliés en Suisse
  • Pour les questions relatives aux enfants (filiation, autorité parentale), le droit de la résidence habituelle de l’enfant est généralement applicable
  • En matière d’adoption, le droit suisse s’applique si les adoptants sont domiciliés en Suisse

Ces règles peuvent avoir des implications significatives pour les familles expatriées, notamment en cas de divorce ou de conflit parental transfrontalier.

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